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Les ennemis des abeilles

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«L'apiculture moderne avec des ruches à cadre mobile et un commerce mondial d'abeilles et de produits apicoles est sans aucun doute l'un des vecteurs de maladie les plus efficaces» - Honey Bee Colony Health: Challenges and Sustainability, Diana Sammataro, Jay A. Yoder, Pg 99
Les ennemis traditionnels des abeilles

Traditionnellement, les ennemis des abeilles sont : les ravageurs, les prédateurs et autres opportunistes. Il y a les ennemis de grande taille comme les ours et ceux de plus petite taille, comme les virus.

Les ours

Ursa. Les ours ne sont pas un problème pour moi. Certains apicul-teurs vivent dans des régions où il y a des ours et ces ours sont leur plus grand problème. Toutes les espèces d’ours aiment se nourrir de larves d’abeilles autant qu’ils sont amateurs de miel. Les symptômes d’un problème d’ours sont les suivants : des ruches toutes renversées et de gros morceaux de nid à couvain mangés. Il arrive que des vandales renversent les ruches, mais les humains ne con-somment généralement pas les larves d’abeilles. Les seules solutions aux problèmes d’ours dont j’ai entendu parler sont de très solides barrières électriques avec des fils de terre alternés (pour être sûr que le choc électrique soit bien douloureux) et un appât sur la barrière (le bacon est très fréquemment utilisé) pour que l’ours se prenne les parties tendres de sa bouche dans la barrière. La plupart du temps, ce système de défense semble fonctionner. Certains apicul-teurs choisissent de placer leurs ruches sur une haute plateforme, hors de portée des ours. Cependant, avec ce genre d’installation, il est difficile de faire monter les boîtes et de faire descendre le miel. La meilleure manière de se débarrasser d’un ours est quelquefois de le tuer et de le manger Le problème est que la mort d’un ours, laisse un vide qu’un autre ours s’empresse généralement de combler. Il vaut donc mieux laisser le soin aux magazines de chasse de traiter des aspects légaux, des difficultés et des dangers de cette méthode.

Les moufettes rayées

Mephitis mephitis et autres espèces. Les moufettes sont des prédateurs communs à toutes les abeilles en Amérique du Nord. Les symptômes de leur présence sont des ruches très énervées, des griffures sur les façades des ruches, des petits tas détrempés d’abeilles mortes sur le sol à proximité de la ruche, avec tout leur suc aspiré. Plusieurs solutions fonctionnent relativement bien : installation des ruches en hauteur, aménagement d’une entrée supérieure, pose de bandes d’ancrages pour moquette sur la planchette d’atterrissage, pose de grillage de basse-cour sur la plan-chette d’atterrissage, écrans anti-pillage, pièges, poisons et chasse à la moufette. Jusqu’à maintenant, les solutions que j’ai choisies sont : la chasse à la moufette et les entrées grillagées et pour finir, l’aménagement d’entrées supé-rieures. Toutefois, de nombreux autres apiculteurs ne jurent que par les autres solutions. J’ai entendu parler d’une solution qui consiste à prendre un œuf cru, à percer une extrémité de la coquille afin d’y ajouter trois aspirines écrasées, puis à enterrer l’œuf par son autre extrémité devant la ruche inquiétée par les moufettes. J’aurais proba-blement essayé cette solution si celle des entrées supé-rieures avait échoué. Quant à l’utilisation de poisons, cela me cause du tracas à cause de mon chien, de mes poules et de mes chevaux.

Les opossum

Didelphis marsupialis. Il s’agit pratiquement des mêmes problèmes et solutions qu’avec les moufettes.

Les souris

Mus. De nombreuses espèces et variétés. Des musa-raignes aussi (Cryptotis parva). La plupart du temps, les souris sont un problème en hiver quand elles s’installent dans la ruche alors que les abeilles sont en grappe. Avec du grillage (à mailles de dimensions 6 mm), vous pouvez recouvrir les entrées pour empêcher les souris d’entrer dans la ruche sans pour autant empêcher les abeilles d’y entrer et d’y sortir. Ou alors, installez une entrée supérieure, les souris ne peuvent pas y accéder.

Les fausses teignes
Wax moth webs

Galleria mellonella (la fausse teigne de la cire) et Achroia grisella (la petite teigne des ruches) Les fausses teignes sont vraiment des opportunistes. Elles profitent de la faiblesse d’une ruche, se nourrissent du pollen et du miel, et creusent des galeries dans le rayon de cire. Elles y laissent une traînée de soie et d’excréments. Quelquefois elles sont difficiles à repérer car elles essaient de se cacher des abeilles. Elles creusent la paroi médiane (la plupart du temps dans le corps de ruche mais quelque-fois dans les hausses) et elles creusent des galeries dans les rainures des cadres. La présence de fausses teignes semblent préoccuper un grand nombre d’apiculteurs et être la cause de beaucoup de contaminations chimiques dans la ruche, nous allons donc en parler ici.

Cause d’infestation

D’abord, parlons un peu des fausses teignes : la Gal-leria Mellonella (la fausse teigne de la cire) et l’Achroia Grisella (la petite teigne des ruches). Les deux espèces envahissent les rayons sans surveillance pendant la saison où elles sont actives. Elles préfèrent les rayons contenant du pollen et comme second choix, les rayons contenant des cocons, mais elles peuvent aussi vivre dans de la cire pure, ne contenant rien du tout. La plupart de mes problèmes de fausses teignes surviennent lorsqu’une colonie ne parvient pas à élever une reine et que la ruche meurt, ou lorsqu’une ruchette de fécondation périclite tellement que les rayons n’y sont plus bien gardés. Je n’ai jamais véritablement eu d’autres problèmes de fausses teignes, mais par le passé, j’en ai eu après avoir fait quelques erreurs dramatiques.

Comment agir en cas de colonie d’abeilles infestée ?

La faiblesse d’une ruche est la raison pour laquelle les fausses teignes s’y installent. Pour prévenir une infesta-tion, veillez à ce que les abeilles n’aient pas un territoire trop grand à garder, en d’autres termes, ne laissez pas trop de rayons bâtis dans une ruche qui est petite et faible. En cas d’infestation, il faut réduire le nombre de rayons bâtis à juste l’espace que la grappe d’abeilles peut couvrir. Enlevez tout le reste. Si vous avez un congélateur, congelez les rayons que vous avez enlevé pour éliminer les fausses teignes, ou alors, si les dégâts sont trop importants, laissez les fausses teignes détruire entièrement les rayons. La fin logique serait que les fausses teignes transforment entiè-rement les rayons en toiles d’araignée qui finissent par tomber des cadres ou des feuilles de cire gaufrée en plas-tique. Si dans le rayon, les fausses teignes n’ont creusé qu’une galerie ou deux, la congélation est un bon moyen de sauver le rayon. Généralement, les colonies qui me causent du tracas sont celles qui meurent car elles sont orphelines ou parce qu’elles ont été pillées. Avec mon style de gestion, ce que je trouve bien intéressant avec les cadres dépourvus de cire gaufrée, c’est que vous pouvez les placer dans une ruche, cela ne représentera que de l’espace vide pour une expansion future, les abeilles n’auront pas à garder tout l’espace comme elles devraient le faire avec la cire gaufrée. Avec les ruches pièges, l’utilisation des cadres sans cire gaufrée est aussi bien pratique. Les abeilles bâtiront dans les cadres mais vous n’aurez pas de problème de fausses teignes déchiquetant la cire gaufrée.

Bacillus thuringiensis (Bt)

Certains apiculteurs utilisent le Bacillus thuringiensis (Bt) comme d’autres utiliseraient du Certan ou du Xentari sur les rayons. Il est utilisé pour tuer les larves de fausses teignes et semble n’avoir aucun effet négatif sur les abeilles, des études ont soutenu ce point de vue. Le Bacil-lus thuringiensis (Bt) peut être pulvérisé sur la cire gaufrée avant qu’elle ne soit placée dans la ruche ou encore sur les rayons avant leur stockage. Ces dernières années, je n’ai tout simplement pas eu le temps de le faire, mais comme je le dis, avec mon style de gestion, il me semble que j’arrive à contrôler les fausses teignes, excepté lorsqu’il s’agit de ruches défaillantes. Dans ces ruches, la pulvérisation de Bacillus thuringiensis pourrait probablement aider à contrô-ler les fausses teignes si cela est fait en avance sur les rayons. Le Certan était approuvé pour utilisation contre les fausses teignes aux Etats-Unis mais la certification a expiré et il n’y avait pas les fonds nécessaires pour la renouveler, alors il n’a plus été classé comme tel. En revanche, au canada, il est toujours approuvé pour l’utilisation contre les fausses teignes et aux Etats-Unis, tout comme le Xentari, il est approuvé pour utilisation contre les larves de fausses teignes (pas contre les fausses teignes elles-mêmes).

La Nosémose

Causée par un champignon appelé Nosema apis (de la classe des fongidés), la nosémose est présente par tous les temps. Il s’agit véritablement d’une maladie opportu-niste. La solution chimique communément utilisée (que moi je n’utilise pas) était le Fumidil dont l’appellation a récem-ment été changée en Fumagilline (Fumagilin-B). Pour moi, le meilleur moyen de prévention est de vous assurer que vos ruches ne soient pas stressées, saines et nourries au miel. Des recherches ont montré que le nourrissement au miel, particulièrement le nourrissement au miel noir, pen-dant l’hiver, réduit l’incidence de la nosémose. D’autres recherches menées en Russie dans les années 70 ont montré que l’espacement naturel (mesurant 32 mm au lieu de la mesure standard de 35 mm) réduit également l’incidence de la nosémose.

Mon point de vue est le suivant : l’humidité en hiver, le long confinement, n’importe quel type de stress et le nourrissement au sirop de sucre augmente l’incidence de la maladie. Dans tous les cas de figure, vous pouvez nourrir au sirop de sucre si vous n’avez pas de miel à disposition et si cela signifie aider un paquet en difficulté ou une ru-chette, ou encore un essaim artificiel tiré d’une colonie. Aussi, si vous n’avez pas de miel, nourrissez les abeilles au sirop de sucre en automne plutôt que de les laisser mourir de famine, mais pour moi, si vous en avez la possibilité, essayez de laisser à vos ruches du miel comme provisions d’hiver.

Si vous désirez trouver une solution afin d’éviter l’utilisation de « produits chimiques », si vous souhaitez utiliser des huiles essentielles ou d’autres produits du genre, du thymol ou de l’huile essentielle de citronnelle ajouté au sirop de sucre est un traitement efficace. Cepen-dant, gardez à l’esprit que ces substances élimineront également beaucoup de microbes bénéfiques présents dans la ruche.

Les symptômes de la nosémose sont un intestin blanc boursoufflé (que vous pouvez voir si vous disséquez une abeille) et la dysenterie. Ne vous fiez simplement pas à la dysenterie. Toutes les abeilles confinées contractent la dysenterie. Quelquefois, les abeilles consomment un fruit avarié ou d’autres choses qui leur donnent la dysenterie. La dysenterie n’est pas forcément un symptôme de nosémose. La seule manière d’établir un diagnostic précis est de trou-ver le champignon Nosema grâce à une observation au microscope.

Si vous souhaitez comprendre combien il est néces-saire (ou non) d’administrer des traitements préventifs de la nosémose, je soulignerai ici quelques informations qui pourraient vous aider à clarifier les choses. D’abord, vous devez réaliser que de nombreux apiculteurs n’ont jamais traité la nosémose, moi y compris. Non seulement, nom-breux sont les apiculteurs qui ne veulent pas utiliser d’antibiotiques dans leurs ruches, mais de nombreux autres apiculteurs à travers le monde sont interdits d’utilisation du Fumidil par la loi. Je ne suis certainement pas la seule personne qui pense que mettre du Fumidil dans une ruche est une mauvaise idée. L’Union Européenne a banni son utilisation en apiculture. Nous savons donc qu’ils ne l’utilisent pas de manière légale de toute façon. Leur rai-son ? On soupçonne que le Fumidil est la cause de malfor-mations congénitales. La Fumagilline peut stopper la forma-tion des vaisseaux sanguins en se fixant à une enzyme appelée méthionine aminopeptidase. La disruption génique ciblée de la méthionine aminopeptidase 2 a pour résultats une perturbation de la gastrulation et un arrêt de la crois-sance des cellules endothéliales. En Europe, qu’utilisent-ils donc en guise de traitement ? De la solution de thymol.

Le couvain pétrifié

Cette maladie du couvain est causé les champignons Aspergillus fumigatus et Aspergillus flavus. Utilisée pour traiter la nosémose, la fumagilline est isolée à partir du champignon Aspergillus fumigatus. Les larves et les pupes d’abeilles sont infectées par le champignon qui cause la momification du couvain infecté. Les momies sont sèches et dures, et non spongieuses comme lorsque le couvain est atteint de couvain plâtré. Il se recouvre de spores fon-giques poudreuses et verdâtres. On retrouve la majorité des spores près de la partie supérieure du couvain infecté. La cause principale est un excès d’humidité dans la ruche. Aérez plus la ruche, entrouvrez le couvre-cadres ou alors ouvrez la plancher grillagé. Traiter n’est pas recommandé, le couvain pétrifié partira avec le temps.

Couvain plâtré

Le couvain plâtré

Apparu aux Etats-Unis en 1968, le couvain plâtré est une maladie du couvain causée par le champignon Asco-phaera apis. Les causes principales sont un excès d’humidité dans la ruche, du couvain refroidi et la géné-tique. Aérez plus la ruche (mais pas trop). Entrouvrez le couvre-cadres ou alors ouvrez le plancher grillagé. Si vous trouvez des boulettes blanches devant la ruche, le genre qui ressemble à de petits grains de maïs, il s’agit probable-ment d’un cas de couvain plâtré. Placer la ruche infectée en plein soleil et ajouter de la ventilation permet généralement de venir à bout de la maladie. Un nourrissement au miel au lieu d’un nourrissement au sirop de sucre peut également contribuer à y mettre fin étant donné que le miel est beau-coup moins alcalin (pH moins élevé) que le sirop de sucre.

« Les valeurs les plus basses de pH (équiva-lentes à celles du miel, du pollen et de la bouillie larvaire) ont drastiquement réduit le développement et la production de tubes germinatifs. L’Ascosphaera apis semble être un agent pathogène parasitant particulière-ment les larves d’abeilles domestiques. » — Apicultural Abstracts from IBRA: 4101024. Aut. Département des sciences biologiques, Université de Plymouth. Adresse : Drake Circus, Plymouth PL4 8AA, Devon, Royaume-Uni. Code bibliothèque: Bb. Langue: Anglais.

Des reines de lignée hygiéniques peuvent également contribuer au nettoyage d’un couvain plâtré. Les abeilles hygiéniques enlèveront les larves avant que les champi-gnons ne dispersent leurs spores. L’avantage du couvain plâtré est qu’il prévient la loque européenne.

La loque européenne (EFB)

C’est une maladie du couvain causée par une bacté-rie, le Streptococcus pluton dont le nom a été changé en Melissococcus pluton. Les larves infectées prennent la couleur marron et leur trachée est d’un marron encore plus foncé. Il ne faut cependant pas confondre ces larves ma-lades avec des larves nourries au miel noir. Si le couvain est affecté par la loque européenne, ce n’est donc pas le miel qui colore les larves, Examinez la trachée pour plus d’assurance. Dans le pire des cas, le couvain peut noircir, avoir des opercules affaissés ou mourir, mais généralement le couvain meurt avant operculation. Les opercules dans le nid à couvain vont être clairsemés et ne seront pas solides car les abeilles ont enlevé les larves mortes. Pour différen-cier la loque européenne (EFB) de la loque américaine (AFB), servez-vous d’une brindille pour faire sortir des larves malades de leurs alvéoles. La loque américaine « filera » sur 5 à 8 cm. Cela est lié au stress, il vaut donc mieux supprimer le stress. Vous pouvez également, comme pour toute autre maladie du couvain, rompre le cycle du couvain en encageant la reine ou en l’enlevant carrément de la ruche pour que les abeilles en élèvent une nouvelle. Au moment où la nouvelle reine émergera, s’accouplera et commencera à pondre, l’ancien couvain sera déjà émergé ou mort. Si vous souhaitez utiliser des produits chimiques, la loque européenne peut être traitée avec de la terramy-cine. La streptomycine est en fait plus efficace mais elle n’est approuvée ni par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA, US Food and Drug Administration), ni par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA, US Environmental Protection Agency).

La loque américaine

Elle est causée par une bactérie sporulée ancienne-ment appelée Bacillus larvae, dont le nom a récemment été changé en Paenibacillus larvae. Lorsqu’ atteintes de loque américaine, les larves meurent généralement après leur operculation, mais elles semblent malades bien avant. Le couvain aura un aspect en mosaïque, les opercules seront clairsemés et quelquefois percés. Les larves mortes depuis peu fileront si vous les piquez avec une allumette. L’odeur également est très mauvaise et assez caractéristique. Les plus anciennes larves mortes se transforment en écaille que les abeilles ne peuvent pas enlever.

Le test du lait d’Holst:
(Extrait tiré de L’abeille et la ruche (the Hive and the Honey-Bee, Langstroth L. L.), édition révisée de 1975)

« Le test du lait d’Holst : il a été conçu dans le but d’identifier à l’aide de spéculations, les enzymes produites par les bactéries Bacillus Larvae (Holst 1946). Sont placés dans un tube contenant 3 à 4 mm de lait écrémé en poudre à 1% de matières grasses, puis incubés à température corporelle, une écaille ou un prélèvement effectué à l’aide d’un cure-dent. En cas de présence de spores de B. Larvae, la suspension trouble s’éclaircira au bout de 10 à 20 mi-nutes ». Les écailles de couvain atteint de loque euro-péenne ou de couvain sacciforme sont négatives à ce test.»

Des kits de test sont disponibles chez la plupart des fournisseurs de matériel apicole. Des tests gratuits sont offerts par le Centre de recherche agricole de Beltsville (ARS, Agricultural Research Service, Beltsville).

La loque américaine est également une maladie liée au stress. En fonction des Etats où ils vivent, il peut être demandé aux apiculteurs de prendre les mesures sui-vantes : incinérer les ruches infectées ainsi que les abeilles peuplant ces ruches, secouer les abeilles dans un nouvel équipement et incinérer l'ancien matériel, retirer tous les rayons ainsi que les abeilles et fumiger tout le matériel dans un grand réservoir, utiliser simplement de la terramy-cine en guise de traitement de la maladie. Dans certains Etats, si l’apiculteur traite déjà, il peut continuer, mais si l’inspecteur apicole trouve des traces de la maladie, il est demandé à l’apiculteur de détruire les ruches. Beaucoup d’apiculteurs traitent avec de la terramycine (appellation quelquefois abrégée TM) pour prévenir la maladie. Le problème avec l’utilisation de la terramycine en guise de prévention est qu’elle peut masquer la présence de la loque américaine. Les spores de loque américaine vivront prati-quement pour toujours, et un équipement contaminé le restera donc, à moins qu’il ne soit fumigé ou brûlé. Faire bouillir l’équipement, n’éliminera pas la loque américaine. Ni la terramycine, ni la tylosine ne détruiront les spores, ces traitements n’agissent que sur des bactéries vivantes. Les spores de loque américaines sont présentes dans toutes les ruches. Le stress subi par une ruche sert de déclencheur à la maladie. Il vaut donc mieux prévenir. Essayez d’éviter à vos ruches de se faire piller et assurez-vous qu’elles aient toujours des réserves à disposition. Prélevez des réserves et des abeilles d’autres ruches pour renforcer les ruches faibles et atténuer leur stress. Concernant ce qui est auto-risé ou non de faire en cas d’infection par la loque améri-caine, assurez-vous d’obéir à la législation de l’état où vous vivez. Personnellement, je n’ai jamais été confronté à la loque américaine. J’ai cessé de traiter avec de la terramy-cine depuis 1976. Si la maladie s’était déclarée dans mes ruches, il aurait fallu que je prenne certaines décisions. Ce que j’aurais fait, aurait dépendu du nombre de ruches infectées, mais s’il s’était agi d’un nombre peu élevé, j’aurais probablement secoué les abeilles dans un nouvel équipement et j’aurais brûlé l’ancien. En cas de grande infestation, j’aurais essayé de rompre le cycle du couvain et j’aurais remplacé les rayons infectés. Si nous, en tant qu’apiculteurs, nous continuons d’éliminer toutes nos abeilles atteintes à cause de la loque américaine, nous ne parviendrons jamais à élever des abeilles capables de résister à la maladie. Si nous continuons à utiliser de la terramycine comme moyen de prévention, nous contribue-rons également à la prolifération d’une loque américaine résistante à la terramycine.

« Il est bien connu qu’un régime alimen-taire inapproprié sensibilise une ruche à la maladie. Maintenant, est-il déraisonnable de penser qu’un important nourrissement au sucre puisse rendre les abeilles sensibles à la loque américaine et à d’autres maladies du couvain ? Il est notoire que la loque améri-caine est plus présente dans le nord que dans le sud. Pourquoi ? N’est-ce pas parce que dans le nord les abeilles sont plus nour-ries au sucre, tandis qu’ici dans le sud, les abeilles peuvent récolter du miel une grande partie de l’année, ce qui rend le nourrisse-ment au sirop de sucre superflu ? — Better Queens, Jay Smith »
La paraloque

Elle est causée par Bacillus para-alvei ainsi qu’éventuellement des combinaisons d’autres microorga-nismes et les symptômes sont similaires à ceux de la loque européenne. La solution la plus simple est une rupture du cycle d’élevage du couvain. Encagez la reine ou ôtez-la de la ruche et attendez que les abeilles en élèvent une nou-velle. Si vous placez l’ancienne reine dans une ruchette de fécondation, ou alors si vous placez les anciennes reines dans une banque à reines, vous avez la possibilité de les introduire de nouveau dans les ruches si les abeilles n’arrivent pas à en élever de nouvelles.

Le couvain sacciforme

La maladie est causée par un virus communément appelé Sacbrood Bee Virus (SBV). Les symptômes sont un couvain en mosaïque comme dans le cas des autres mala-dies du couvain, seulement, les larves sont enfermées dans un sac avec la tête dressée vers le haut. Comme dans le cas des autres maladies du couvain, une rupture du cycle du couvain peut contribuer à faire disparaître la maladie. Généralement, la maladie disparaît spontanément à la fin du printemps. Un remplacement de la reine quelquefois, contribue également à mettre fin à la maladie.

Rompre le cycle du couvain.

Cette démarche est utile pour toutes les maladies du couvain. Même pour le varroa, étant donné que cela permet de sauter une génération de varroas. Pour rompre le cycle, vous devez provoquer un manque de couvain dans la ruche, en particulier un manque de couvain ouvert. Si vous projetez de mettre une nouvelle reine dans la ruche, tuez l’ancienne, attendez une semaine puis détruisez toutes les cellules royales que les abeilles auront bâties. Ne laissez pas passer un intervalle de trois semaines, autrement les abeilles élèveront une nouvelle reine. Après la destruction des cellules royales, attendez encore deux semaines et introduisez une nouvelle reine (que vous aurez commandée à l’avance). Si vous préférez faire élever la nouvelle reine par vos abeilles, enlevez de la ruche l’ancienne reine (en-cagez-la ou mettez-la quelque part dans une ruchette au cas où les abeilles échoueront dans leur tentative d’élevage) et laissez les abeilles en élever une nouvelle. Au moment où la nouvelle reine commencera à pondre, il n’y aura déjà plus de couvain dans la ruche. Un attrape-reine peut servir de cage. Les servantes peuvent y aller et venir tandis que la reine ne peut pas en sortir.

Petites cellules et maladies du couvain

Les apiculteurs travaillant avec des petites cellules ont noté que cela aide en cas de maladies du couvain, en particulier lorsque les petites cellules mesurent moins de 4,9 mm. Nous savons qu’une fois que la taille des cellules baisse jusqu’à un certain niveau, les abeilles les mâchouil-lent et bien évidemment, il y a beaucoup plus de cocons dans une grande cellule que dans une petite (consultez les recherches de Grout sur le sujet pour plus d’informations). Je ne sais pas si cela est d’une certaine utilité en cas de maladies du couvain, mais ma théorie (et cela ne reste qu’une théorie) sur le sujet est la suivante : les petites cellules sont mâchées avant qu’un lot de cocons ne s’accumulent là où des cellules mesurant 5,4 mm sont remplies avec des générations et des générations de co-cons jusqu’à leur réduction à 4,8 mm ou moins avant d’être mâchées, cela laisse beaucoup de place où peuvent s’accumuler des agents pathogènes.

Voisins

Il est bien connu que lorsque les voisins sont ef-frayés, ils vaporisent de l’insecticide sur les ruches, mais en général la plupart sont trop effrayés pour le faire et utilisent simplement des pesticides sur leurs fleurs pour se débar-rasser des abeilles. S’ils utilisent du Sevin, cela peut tuer beaucoup de vos abeilles. Il est aussi connu que les gamins « courageux » du voisinage renversent les ruches pour prouver leur bravoure. Offrir du miel à vos voisins ou peut-être mettre en œuvre une bonne stratégie de relations publiques peut aider pour calmer un peu leurs frayeurs. Si vos voisins vous voient ouvrir une ruche sans protection, cela peut aider à balayer leur peur. Par contre, vous pour-riez avoir la malchance d’avoir affaire à des abeilles d’humeur maussade et vous faire piquer, ce qui ne fera que renforcer les craintes. Ce que je fais, c’est que je porte une voile, mais pas de gants. Essayez également de ne pas réagir si vous vous faites piquer, de cette manière, ils verront que les abeilles n’essaient pas de vous tuer et que ce n’est pas grand-chose de les côtoyer.

Les ennemis récents

De nouveaux ennemis ont récemment été identifiés.

Les varroas

Le Varroa destructor (anciennement appelé Varroa jacobsoni qui est une variété différente d’acarien qu’on retrouve en Malaisie et en Indonésie) a récemment envahi les ruches en Amérique du Nord. Il a fait son apparition aux Etats-Unis en 1987. Ces acariens sont comme les tiques, ils s’attachent aux abeilles et sucent l’hémolymphe des abeilles adultes. Ils pénètrent dans les cellules avant leur operculation et s’y reproduisent pendant la phase d’operculation du développement larvaire. La femelle adulte attirée par les phéromones émanant des larves pénètre dans la cellule 1 à 2 jours avant l’operculation. Elle se nourrit sur les larves pendant un moment puis commence à pondre un œuf toutes les 30 heures. Le premier est mâle (haploïde) et les suivants sont femelles (diploïdes).

Les varroas sont assez grands pour être visibles à l’œil nu. Ils sont comme une tâche de rousseur sur l’abeille, de couleur brun violacé et de forme ovale. En observant de près ou à l’aide d’une loupe, vous pouvez distinguer de petites pattes. Pour évaluer l’infestation par les varroas, vous aurez besoin d’un plancher grillagé et d’un morceau de carton blanc. Si vous n’avez pas de plancher grillagé, utilisez à la place un lange graissé que vous pouvez acheter ou fabriquer vous-même avec un grillage à mailles de dimensions 3 x 3 mm et du papier adhésif du genre de ce qu’on utilise pour garnir le fond d’un tiroir. Placez le lange sous la colonie, attendez 24 heures et comptez les acariens qui y sont collés. Pour une meilleure évaluation de l’infestation, il est recommandé de répéter le procédé sur plusieurs jours, puis de faire la moyenne des nombres obtenus. Si le nombre est peu élevé (de 0 à 20), votre ruche n’est pas en trop mauvaise posture, par contre si en 24 heures vous obtenez un nombre plus élevé (50 ou plus), il faut réagir ou accepter les pertes.

Varroa Varroa

Dans une grande cellule (voir page Naturelle des cellules), une femelle varroa peut pondre jusqu’à 7 œufs, cependant étant donné qu’aucun acarien immature ne peut survivre lorsque l’abeille émerge, il n’y aura qu’une ou deux femelles qui probablement survivront. Elles s’accoupleront et émerge-ront avec l’abeille hôte.

Je pense que l’objectif à atteindre devrait être la non-utilisation de traitements. Mais ce sont les plus communs.

De nombreuses méthodes chimiques sont disponibles.

Mais à titre informatif, voici les traitements les plus courants : l’Apistan (Fluvalinate) et le Checkmite (Coumaphos) sont les acaricides les plus communément utilisés. Les deux s’accumulent dans la cire, contaminent la ruche et peuvent causer des problèmes aux abeilles. Je ne les utilise pas.

Softer chemicals used to control the mites are Thymol, Oxalic acid, Formic acid and Acetic acid. The organic acids already naturally occur in the honey and so are not considered contaminates by some. Thymol is that smell in Listerine and although it occurs in Thyme honey, it doesn't occur otherwise in honey. I have used the Oxalic acid and liked it for interim control while regressing to small cell. I used a simple evaporator that Dennis Murrel had on his web site.

Il existe des produits chimiques moins agressifs utili-sés pour le contrôle des acariens :

Thymol, acide oxalique, acide formique et acide acétique. Les acides organiques sont déjà naturellement présents dans le miel, par consé-quent ils ne sont pas considérés comme contaminants. Le Thymol est l’ingrédient qui donne son odeur à la Listerine. Il est également présent dans le miel de thym et n’est pas produit autrement dans le miel. J’ai utilisé de l’acide oxa-lique et j’ai apprécié son utilisation pour le contrôle provi-soire durant le passage à la petite cellule. J’ai utilisé un simple évaporateur fait de tuyaux en laiton. Mes plus grandes préoccupations en ce qui concerne tous ces trai-tements sont l’incidence qu’ils peuvent avoir sur les microbes bénéfiques présents dans la ruche.

Produits chimiques inertes

L’huile minérale de qualité alimentaire figure parmi les plus populaires. Le Dr Pedro Rodriguez, Docteur en médecine vétérinaire en a été un fervent adepte et a mené des recherches sur le sujet. Son système d’origine était une émulsion d’huile minérale, de cire d’abeille et de miel dans laquelle étaient trempées des cordes en coton. L’objectif était de faire tenir l’huile minérale assez long-temps sur les abeilles afin de noyer les acariens ou les asphyxier avec l’huile. Plus tard, les cordes ont été rempla-cées par un brumisateur chasse-insectes à propane dans le système de contrôle. L’autre avantage de l’huile minérale sous forme d’aérosol était qu’il permettait appa-remment de venir également à bout des acariens respon-sables de l’acariose. Toutefois, ce dernier avantage pourrait être considéré comme un inconvénient étant donné que l’élimination de ces acariens entraîne une possible perpé-tuation génétique d’abeilles ne pouvant leur survivre.

La poussière inerte. La plus communément utilisée est le sucre en poudre, le genre que vous pouvez acheter à l’épicerie. Saupoudré sur les abeilles, il permet de déloger les acariens. Selon les recherches menées par Nick Aliano de l’Université du Nebraska, cette méthode est beaucoup plus efficace si vous faites sortir les abeilles de la ruche avant de les saupoudrer de sucre, puis vous les y ramenez. Ce procédé est également thermosensible. S’il fait trop froid, les acariens ne se détacheront pas des abeilles. S’il fait trop chaud, les abeilles mourront.

Les méthodes physiques.

Certaines solutions sont simplement des parties de la ruche ou autres. Quelqu’un a un jour observé qu’il y avait moins d’acariens dans les ruches équipées de trappes à pollen et a supposé qu’ils tombaient peut-être par la trappe. Il en a résulté la création d’un plancher grillagé. Il s’agit du plancher d’une ruche, qui est percé d’un trou couvrant la presque totalité du plateau et recouvert d’un grillage à mailles de dimensions 3,6 x 3,6 mm ou 3 x 3 mm. Les acariens mouillées se détachent des abeilles, tombent par les mailles et ne peuvent plus retourner sur les abeilles. Les recherches ont montré que 30% des acariens sont éliminés de cette façon. J’ai de sérieuses réserves quant à ce chiffre, néanmoins j’aime utiliser les planchers grillagés pour le comptage des acariens, le contrôle de la ventilation dans la ruche et l’aide que cela représente pour d’autres types de contrôles.

Ce que je fais.

Je travaille avec la petite cellule / la cellule de taille naturelle et j’utilise des planchers grillagés. J’utilise également un carton blanc que je place sous le plancher pour le comptage des varroas. Mon plan est le suivant : aussi longtemps que je parviendrais à garder les varroas sous contrôle et ils le sont depuis 2002, c’est tout ce que je ferai. Je n’ai jamais eu besoin de faire autre chose et le niveau d’infestation a baissé au point que les acariens deviennent difficiles à détecter. En cas de progression de l’infestation, j’aurais probablement retiré le couvain de mâles et peut-être que j’aurais utilisé de l’huile minérale de qualité alimentaire ou j’aurais saupoudré les abeilles de sucre en poudre. Au cas où malgré les mesures prises, le taux d’infestation restait élevé, j’aurais utilisé des vapeurs d’acide oxalique, et j’aurais également planifié un rempla-cement de la reine. Toutefois, jusqu’ici je n’ai nul eu besoin de traiter puisque mes abeilles sont revenues à la cellule de taille naturelle. Dans mon cas, la petite cellule a été efficace en ce qui concerne les deux espèces d’acariens et adaptée sous des conditions normales.

En savoir plus sur les varroas

Sans entrer dans un débat sur les méthodes les plus efficaces, je pense que cela pèse grandement sur le succès et quelquefois l’échec subséquent d’un bon nombre des méthodes que nous, en tant qu’apiculteurs, essayons de mettre en pratique. J’ai utilisé de l’huile minérale de qualité alimentaire sous forme d’aérosol pendant deux ans et après avoir éliminé tous les acariens avec de l’acide oxalique au terme des deux années, j’ai eu au comptage un total de 200 acariens par ruche. Certaines personnes ont observé une augmentation soudaine de plusieurs milliers d’acariens en peu de temps, en tenant compte dans le comptage de tous les acariens émergeant en même temps que le cou-vain. Je crois que l’huile minérale (ainsi que d’autres sys-tèmes de contrôle) crée une population stable d’acariens dans la ruche. En d’autres termes, le nombre d’acariens qui émergent et le nombre d’acariens éliminés s’équilibrent, ce qui est l’objectif de nombreuses méthodes. Les VSH (ou SMR) sont des reines pouvant réduire la capacité à se reproduire des acariens. Mais même si vous arrivez à stabi-liser la reproduction d’acariens dans vos ruches, c’est sans compter les milliers de contaminants venant de l’extérieur. Utilisez du sucre en poudre, de la cire gaufrée à petites cellules, de l’huile minérale de qualité alimentaire ou de quoi que ce soit qui puisse avantager les abeilles, soit en délogeant une partie des acariens, soit en prévenant leur reproduction et qui semble pouvoir fonctionner sous cer-taines conditions. Je pense que ces conditions sont un endroit où le nombre d’acariens pénétrant dans la ruche à partir d’autres sources n’est pas élevé.

Toutes ces méthodes semblent quelquefois ne pas fonctionner lorsqu’en automne, il y a une augmentation soudaine de l’infestation.

Il existe également d’autres méthodes qui relèvent plus de la force brute. En d’autres termes, ces méthodes permettent d’éliminer pratiquement tous les acariens, même si quelquefois, elles semblent échouer. Nous avons supposé que la résistance est la cause des éventuels échecs, et peut-être qu’il s’agit d’un facteur y contribuant. Mais que se passe-t-il si l’échec est causé par un nouvel afflux d’acariens en provenance de l’extérieur de la ruche ? Même si disposer le poison dans la ruche à la période du-rant laquelle survient l’explosion de la population, semble être d’une certaine utilité, il y a encore des cas d’échec.

L’échec pourrait entre autres être expliqué par le pil-lage subi par les abeilles et par l’égarement qui en résulte.

« Le pourcentage de butineuses provenant de diverses colonies dans un rucher varie de 32 à 63 % » — Extrait d’un article publié en 1991 par Walter Boylan-Pett et Roger Hoo-pingarner dans Acta Horticulturae 288, 6e symposium sur la pollinisation (voir Bee Cul-ture, édition de janvier 2010, page 36)

Je n’ai pas constaté cela sur des petites cellules… pas encore. Pas plus que je ne l’ai constaté avec l’utilisation de l’huile minérale de qualité alimentaire. Cependant je l’ai remarqué avec l’utilisation de l’Apistan, tandis que d’autres l’ont observé avec l’huile minérale. Je me demande donc dans quelle mesure cela peut affecter le succès d’un grand nombre de méthodes, du Sucracide aux reines SMR, ou encore de l’huile minérale de qualité alimentaire à la petite cellule. Il semble y avoir au moins deux composantes du succès. La première est de créer un système stable afin que la population d’acariens n’augmente pas dans la ruche. La seconde est de trouver un moyen de contrôler l’occasionnel afflux soudain d’acariens et de permettre le rétablissement de la ruche. Pendant l’automne, lorsque les abeilles venant de ruches fortes pillent les ruches affaiblies par des aca-riens, elles ramènent avec elles dans leurs ruches des « passagers clandestins » ; dans le même temps, tous les acariens qui étaient dans les cellules émergent sans avoir de couvain dans lequel retourner ; ce fait semble être la cause de la montée en flèche du nombre d’acariens dans les ruches en automne.

Les acariens trachéaux (Acarapis woodi)

Les acariens trachéaux ou Acarapis woodi de leur nom scientifique, sont trop petits pour être visibles à l’œil nu. Ils causent ce qui dans le temps était appelé la « mala-die de l’île de Wight » puisque c’est sur cette île que la maladie a pour la première fois été observée et la cause à l’époque était inconnue. Puis, il a été découvert que cette cause était un acarien. La maladie a été rebaptisée « aca-riose » étant donnée qu’il s’agissait du seul acarien malin connu chez les abeilles domestiques. Les symptômes sont : des abeilles rampantes, des abeilles qui ne se mettront pas en grappe une fois l’hiver venu, et des ailes en « K », les deux ailes de chaque côté sont séparés et forment la lettre K. De ce que nous savons, les acariens trachéaux sont apparus depuis 1984. Pour vérifier leur présence, il faut un microscope. Il n’a point besoin d’être très puissant, mais il en faut tout de même un, étant donné que les acariens sont trop petits pour être visibles à l’œil nu. Vous n’observerez pas pour voir les détails d’une cellule, juste une créature qui est très petite.

Les acariens trachéaux ont besoin d’atteindre la tra-chée pour se nourrir et se reproduire. L’ouverture de la trachée d’un insecte est appelée stigmate (ou spiracle). Les abeilles en possèdent de nombreuses. Elles possèdent également un système musculaire qui leur permet de totalement fermer les spiracles selon leur volonté. Etant donné que les acariens trachéaux sont beaucoup plus grands que le spiracle le plus grand (le premier spiracle thoracique), ils doivent trouver de jeunes abeilles dont la chitine est encore tendre afin de pouvoir mâcher leur premier spiracle pour accéder à la trachée. Une fois à l’intérieur, la trachée plus spacieuse fournit aux acariens un endroit où vivre et se reproduire. Les acariens trachéaux doivent faire tout ceci quand les abeilles ne sont âgées que de 1 à 2 jours, avant que leur chitine ne durcisse. Un moyen courant de contrôle est une pâte de graisse (sucre et graisse de cuisson mélangés pour faire une pâte) dont l’odeur permet de masquer celle que les acariens trachéaux utilisent pour trouver les jeunes abeilles. Si les acariens ne peuvent pas trouver de jeunes abeilles, ils ne peuvent pas non plus mâcher le spiracle des abeilles adultes afin d’entrer dans la trachée pour s’y reproduire. Le menthol est également couramment utilisé pour éliminer les acariens trachéaux. L’huile minérale de qualité alimentaire et (selon certain rapports) l’acide oxalique permettent aussi leur élimination. L’élevage pour la résistance et la petite cellule sont aussi utiles. La théorie sur l’aide que peut représenter la petite cellule est la suivante : les spiracles (les ouver-tures de la trachée) à travers lesquels les abeilles respirent sont très petits et les acariens ne peuvent pas y pénétrer. Cependant, étant donné que les spiracles sont déjà trop petits, il est plus que probable que l’ouverture encore plus petite ne soit que peu attractive pour les acariens, qui recherchent plutôt un orifice qu’ils peuvent élargir assez pour leur permettre d’accéder à la trachée. Ou alors, au fur et à mesure que les abeilles avancent en âge, la chitine s’épaissit de plus en plus et les acariens ne peuvent pas l’élargir assez en la mâchant pour en faire une entrée. Il est nécessaire que plus de recherches soient faites sur le sujet. Mais fondamentalement, j’utilise simplement la petite cellule et les acariens trachéaux n’ont pas été un problème.

La résistance aux acariens trachéaux n’est pas un ca-ractère difficile à développer lors d’un élevage et pourrait expliquer pourquoi ils ne sont pas un problème pour les apiculteurs utilisant de la cire à petites cellules. Si vous ne traitez jamais et si vous élevez vos propres reines, vous finirez par avoir des abeilles résistantes. Le mécanisme de résistance aux acariens trachéaux n’est pas connu. Une théorie est que les abeilles résistantes sont plus hygié-niques, elles repoussent les acariens avant qu’ils ne pénè-trent dans la ruche. Une autre théorie est que ces abeilles ont soit de plus petits spiracles, soit des spiracles plus fermes, ne permettant pas l’entrée des acariens. Une autre théorie encore, similaire à celle du contrôle par pâte de graisse, est que les jeunes abeilles ne dégagent pas cette odeur qui permet aux acariens trachéaux de les trouver.

Acarapis dorsalis et Acarapis externus sont des aca-riens vivant sur les abeilles mellifères et ne sont pas distin-guables des acariens trachéaux (Acarapis woodi). Ils sont classifiés différemment en fonction simplement de l’endroit où ils ont été trouvés. Ce qui conduit à ce questionnement évident, sont-ils semblables et ne sont-ils simplement pas capables d’entrer dans la trachée ?

Les petits coléoptères des ruches
Les petits coléoptères des ruches

Un autre récent ennemi des abeilles qui n’a pas en-core été un problème dans ma région est le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida Murray), dont le nom est quelquefois abrégé PCR. Les larves consomment les rayons et le miel, sont semblables aux fausses teignes, mais sont moins mobiles, vivent plus en groupes, rampent hors de la ruche et s’enfoncent sous terre avant de se transformer en chrysalides. Les coléoptères adultes forcent les abeilles à les nourrir, mais les abeilles aiment aussi les parquer dans des coins exigus. Il existe quelques controverses en ce qui concerne ces coins : certains pensent qu’ils sont mauvais car fournissant aux coléoptères un endroit où se cacher, d’autres pensent qu’ils sont utiles car ils constituent un endroit où les abeilles peuvent entasser les coléoptères.

Le dommage que les coléoptères causent est similaire à celui causé par les fausses teignes, mais en plus considé-rable. Les coléoptères sont aussi plus difficiles à contrôler. Si vous sentez une odeur de fermentation dans la ruche et si vous trouvez des masses de larves rampantes et d’aspect hérissé dans les rayons, il est possible que des coléoptères soient présents. Les seuls contrôles chimiques dont l’utilisation a été approuvée sont des pièges faits avec du CheckMite et des arrosages du sol qui permettent d’éliminer les pupes qui se transforment en chrysalides dans le sol à l’extérieur de la ruche.

Bien qu’ils aient été identifiés dans le Nebraska, je n’y ai jamais eu affaire, mais j’opterai probablement pour plus de PermaComb dans les nids à couvain si les coléop-tères venaient à être un trop grand problème. Les ruches fortes semblent être la meilleure protection.

Certains apiculteurs utilisent divers pièges (certains fait maison et d’autres disponibles dans le commerce) tandis que d’autres apiculteurs ignorent simplement les coléoptères. Ils semblent proliférer dans les sols sablonneux et par temps chaud, mais peuvent survivre même dans un sol argileux et par intense temps froid. La mesure dans laquelle les coléoptères sont un problème et les efforts à déployer nécessaires à leur contrôle, semblent être liés à ces deux principaux éléments : l’argile dans le sol et le froid en hiver.

Les traitements sont-ils nécessaires ?

Les ouvrages standards d’apiculture feront référence aux traitements comme étant absolument nécessaires et diront que sans intervention humaine, les abeilles se se-raient éteintes. Juste pour vous donner une idée, voici mon historique complet de traitements :

1974 j’ai utilisé de la terramycine car les livres m’avaient terrifié au point de penser que mes abeilles allaient mourir sans son utilisation.

1975 - 1999 aucun traitement, mais j’ai perdu toutes mes abeilles en 1998 et en 1999 à cause des varroas.

2000 - 2001 j’ai utilisé de l’Apistan contre les var-roas. En 2001, toutes mes abeilles sont quand même mortes de la varroase.

2002 - 2003 j’ai utilisé de l’acide oxalique sur une partie de mes abeilles, de l’huile minérale de qualité alimen-taire sur une autre partie, de l’huile essentielle de thé des bois sur une troisième partie et rien sur les abeilles res-tantes. Je suis également passé à la petite cellule.

2004 - aujourd’hui, je n’ai utilisé aucun traitement.

Les trois années pendant lesquelles toutes mes abeilles ont été traitées pour rien : 1974, 2000 et 2001.

Aux cinq années pendant lesquelles une partie de mes abeilles ont été traitées pour quelque chose, peuvent s’ajouter les années 2002 et 2003.

Les 40 années (à compter de cette impression) pen-dant lesquelles aucune de mes abeilles n’a été traitée pour quoi que ce soit : 1975, 1976, 1977, 1978, 1979, 1980, 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1988, 1989, 1990, 1991, 1992, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016,2017, 2018.

J’ai cherché des acariens (comme le fait l’inspecteur chaque année) et j’ai attentivement examiné les cadavres d’abeilles pour voir si elles sont mortes des suites de la varroase. Je ne vois plus aucun problème de varroas même si j’en trouve un de temps en temps.

Je n’ai jamais traité pour le Nosema. Je n’ai jamais délibérément traité pour les acariens trachéaux (bien que l’huile essentielle de thé des bois, l’huile minérale de quali-té alimentaire et l’acide oxalique puissent les avoir affec-tés).

J’ai de temps en temps acheté des paquets. J’ai agrandi mon rucher de 4 à 200 ruches, j’ai vendu des petites ruchettes de fécondation dans le même temps et j’ai élevé des reines.

Michael Bush

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